À cette période, certains gestes, parfois anodins, peuvent fragiliser les arbres fruitiers et compromettre leur résistance face au froid. Beaucoup de jardiniers sous-estiment encore ces pratiques risquées.
Alors que les récoltes touchent à leur fin et que les premiers signes de l’automne s’installent, le travail au verger ne s’arrête pas. Les choix effectués en septembre conditionnent la santé des arbres pour toute la saison froide. J’ai rencontré des arboriculteurs et consulté des techniciens agricoles afin de comprendre quelles erreurs sont les plus fréquentes et pourquoi elles s’avèrent si lourdes de conséquences.
Pourquoi septembre est un mois décisif
Les statistiques agricoles montrent que près de 30 % des pertes hivernales dans les vergers amateurs sont liées à des pratiques inadaptées réalisées à la fin de l’été. Le sol, la taille, la gestion de l’humidité et la nutrition des arbres sont directement concernés. Un simple retard ou une action mal calibrée peut suffire à fragiliser un fruitier.
« Chaque année, je vois des vergers entiers affaiblis avant même l’arrivée du gel, uniquement à cause de mauvaises décisions prises en septembre », m’a confié Jacques Martin, arboriculteur depuis plus de vingt ans dans le Lot-et-Garonne.

Les 5 erreurs qui condamnent le verger
1. Tailler trop tardivement
La taille en septembre affaiblit l’arbre, car elle stimule une reprise de végétation. Les jeunes pousses, encore tendres, ne supportent pas le gel. Une taille mal placée à cette période ouvre la porte aux maladies et aux champignons.
2. Oublier l’arrosage de fin de saison
Beaucoup pensent que la pluie automnale suffit. En réalité, un dernier arrosage profond permet aux racines de stocker des réserves. Sans cette étape, les arbres entrent dans l’hiver avec un déficit hydrique qui ralentit leur reprise au printemps.

3. Négliger l’apport de nutriments
Un amendement organique léger, comme du compost mûr, aide l’arbre à renforcer ses tissus avant le froid. Ne rien apporter ou, à l’inverse, forcer sur les engrais azotés, fragilise au lieu de protéger.
4. Laisser les fruits abîmés au sol
Des pommes ou poires tombées, laissées sans ramassage, deviennent des foyers de parasites et de maladies. Ces agents pathogènes passent l’hiver dans le sol et attaquent les arbres dès le retour des beaux jours.

5. Ne pas protéger les troncs jeunes
Les jeunes fruitiers, encore fragiles, subissent les écarts de température. Sans protection, l’écorce peut se fendre sous l’effet du gel. Une gaine ou un badigeon à la chaux limite ces dégâts.
Tableau récapitulatif des erreurs et conséquences
Erreur | Conséquence directe | Impact sur l’hiver |
---|---|---|
Tailler en septembre | Reprise de végétation | Pousses détruites par le gel |
Pas d’arrosage final | Manque d’humidité | Racines affaiblies |
Aucun amendement | Carence nutritive | Réserves insuffisantes |
Fruits laissés au sol | Développement de maladies | Propagation au printemps |
Absence de protection du tronc | Fissures de l’écorce | Vulnérabilité au gel |
Ce que disent les professionnels
« On croit souvent que l’hiver est la période critique, mais c’est en septembre que tout se joue. Un verger bien préparé traverse le froid sans problème, un verger négligé accumule les pertes », insiste Jacques Martin.
Anticiper plutôt que réparer
Préparer un verger pour l’hiver ne demande pas des moyens exceptionnels. Il s’agit surtout de gestes précis et bien placés. Ceux qui prennent le temps d’arroser, d’amender légèrement, de nettoyer le sol et de protéger les troncs observent toujours une meilleure reprise au printemps.
JardinageLe paillage de septembre : ceux qui l’ont testé ne reviennent jamais en arrièreSeptembre ne doit pas être perçu comme une fin de cycle, mais comme la première étape de la saison suivante. Les erreurs de ce mois pèsent lourd, et les corriger trop tard n’efface jamais totalement leurs conséquences. Les jardiniers avertis le savent : c’est maintenant que se construit la force du verger de demain.