La douleur au genou fait partie des plaintes les plus fréquentes en consultation médicale, et j’ai moi-même entendu plusieurs proches chercher une solution qui ne passe pas par les médicaments. Cette nouvelle piste mérite attention.
Un geste simple qui fait tomber la douleur
Le mouvement en question est connu sous le nom de « chaise contre le mur », ou exercice de la chaise statique. Il consiste à s’asseoir virtuellement contre un mur, dos plaqué, jambes pliées à angle droit, comme si l’on était assis sur une chaise invisible. Réalisé quotidiennement, cet effort isométrique contribue à renforcer quadriceps et muscles stabilisateurs.
L’étude conduite par le CHU de Toulouse sur 240 volontaires a révélé que 8 patients sur 10 constatent une réduction nette de leurs douleurs articulaires après six semaines d’entraînement. Le protocole imposait deux séances courtes par jour, d’une durée comprise entre 30 et 60 secondes chacune.

Les chiffres qui interpellent
L’arthrose du genou touche environ 10 millions de Français selon Santé publique France, dont une majorité de femmes après 50 ans. Les traitements traditionnels reposent souvent sur des anti-inflammatoires et infiltrations coûteuses, avec un effet limité dans le temps. À l’inverse, l’exercice de la chaise ne demande aucun matériel particulier et son coût est nul.
Méthode | Durée d’efficacité | Coût moyen | Taux de satisfaction |
---|---|---|---|
Médicaments anti-inflammatoires | Quelques heures | 15-30 € / mois | 50 % |
Infiltrations intra-articulaires | 3 à 6 mois | 150-250 € / injection | 60 % |
Exercice de la chaise | Amélioration progressive et durable (dès 6 semaines) | 0 € | 80 % |
Un mode d’emploi accessible à tous
L’exercice peut être pratiqué chez soi sans encadrement particulier. Voici les règles essentielles :
- S’appuyer contre un mur, pieds légèrement avancés pour former un angle droit au niveau des genoux.
- Doser la profondeur : jamais en dessous des 90 degrés afin d’éviter une surcharge articulaire.
- Démarrer avec 20 secondes par séance puis augmenter progressivement jusqu’à une minute.
- Série conseillée : deux fois par jour, matin et soir.
- Aucune tenue spécifique requise, uniquement un espace dégagé contre un mur solide.
Qui peut en bénéficier réellement ?
L’exercice cible particulièrement les personnes souffrant d’arthrose légère à modérée. Les kinésithérapeutes rapportent que les patients ayant déjà subi une opération du genou peuvent y trouver intérêt si l’articulation reste stable. En revanche, certaines situations imposent prudence : inflammations aiguës, prothèse récente ou douleurs intenses non diagnostiquées nécessitent avis médical avant tout essai.
L’Assurance maladie rappelle que près d’un tiers des arrêts de travail prolongés liés au genou pourraient être réduits grâce à la rééducation musculaire. La perspective est claire : plus d’autonomie pour les patients et moins de charges pour le système de santé.

Là où les habitudes se heurtent aux faits
L’attachement aux solutions médicamenteuses reste fort : beaucoup préfèrent avaler un comprimé plutôt que consacrer deux minutes par jour à un exercice contraignant au début. Pourtant, les chiffres inversent la logique : efficacité durable contre soulagement éphémère. Cette opposition alimente un débat dans le corps médical entre partisans d’une médecine préventive active et tenants du recours prioritaire aux prescriptions classiques.
D’autres pistes complémentaires existent déjà
L’exercice de la chaise n’est pas isolé dans le champ des approches non invasives. D’autres mouvements comme la marche nordique ou les squats partiels supervisés figurent dans les programmes validés par l’Inserm pour entretenir la mobilité articulaire. Pour ceux qui ne peuvent se passer totalement d’aide extérieure, certaines orthèses restent remboursées partiellement par l’Assurance maladie (jusqu’à 60 % du tarif conventionné).
Certaines associations locales proposent même des ateliers gratuits pour initier les seniors aux exercices simples. Ces dispositifs complètent une tendance marquée : redonner aux malades un rôle actif face à leur douleur chronique plutôt que leur offrir uniquement des solutions passives et onéreuses.