Le phénomène baptisé “Polar burn” attire autant la curiosité que le scepticisme. J’ai voulu comprendre comment une habitude presque invisible pouvait se transformer en outil minceur nationalement relayé.
Un protocole né dans les fjords norvégiens
Le terme “Polar burn” a été popularisé par l’Université d’Oslo et par le fabricant de montres connectées Polar, connu pour ses capteurs de fréquence cardiaque. Les chercheurs norvégiens ont observé que les habitants des zones froides dépensaient davantage d’énergie au repos lorsqu’ils évoluaient dans des températures légèrement inférieures à celles considérées comme “confortables”.
Concrètement, abaisser son chauffage intérieur de 2 à 3 degrés suffirait à stimuler la thermogenèse, ce mécanisme biologique par lequel le corps produit de la chaleur et brûle ainsi davantage de calories sans nécessiter d’effort physique supplémentaire. Cette observation a immédiatement trouvé un écho dans un pays où la lutte contre l’obésité est devenue une priorité de santé publique.
Une dépense énergétique équivalente à 45 minutes de marche
Les données publiées en 2023 indiquent que rester environ six heures par jour dans une pièce chauffée entre 17°C et 19°C peut générer une dépense moyenne de 200 à 280 calories supplémentaires chez un adulte. Cela correspond, pour comparaison, à une marche soutenue d’environ trois quarts d’heure.
L’effet ne dépend pas du niveau sportif ou du poids initial mais s’avère plus marqué chez les personnes vivant habituellement dans des logements très chauffés. Les nutritionnistes rappellent toutefois que cet apport reste modeste face aux excès alimentaires mais qu’il peut représenter, sur plusieurs mois, une perte de poids tangible.
Un mode d’emploi simple mais pas sans contraintes
L’application concrète du “Polar burn” repose sur trois axes :
- Réduire le thermostat domestique entre 17°C et 19°C pendant plusieurs heures consécutives chaque jour.
- Portez des vêtements légers plutôt que des couches épaisses afin de laisser le corps activer sa propre production de chaleur.
- Privilégier ce rituel lors d’activités quotidiennes calmes (lecture, télétravail, repas) plutôt qu’en mouvement intense où l’effet est moins perceptible.
Les chercheurs insistent : il ne s’agit pas d’exposer les plus fragiles au froid excessif. Les enfants en bas âge, les personnes âgées ou malades doivent conserver un confort thermique adapté à leur état.
Un contraste flagrant entre économies et inconfort
L’argument financier s’ajoute au bénéfice calorique : baisser son chauffage de deux degrés représente jusqu’à 14 % d’économie sur la facture énergétique annuelle selon l’Agence norvégienne de l’énergie. À l’heure où les prix flambent en Europe, cette donnée séduit largement les ménages modestes.
Cependant, tout le monde n’est pas prêt à vivre durablement dans un appartement plus froid. Certaines associations de consommateurs signalent que le gain calorique ne compense pas toujours l’inconfort ressenti ni les risques liés à l’humidité intérieure accrue lorsque la température chute trop bas.
Des experts divisés sur sa réelle efficacité
L’Institut national norvégien de santé publique confirme que la thermogenèse existe bel et bien mais alerte sur son intensité variable selon les individus. Une enquête menée auprès de 1 200 volontaires montre que seuls deux tiers constatent un effet mesurable sur leur balance après trois mois d’essai. Le tiers restant n’a perçu aucun changement significatif malgré une application rigoureuse.
Cet écart alimente la controverse : miracle discret pour certains, gadget marketing pour d’autres. La marque Polar y voit un prolongement naturel de ses technologies tandis que des médecins rappellent que rien ne remplace l’activité physique régulière ni une alimentation équilibrée.
Repères pratiques avant d’adopter le “Polar burn”
| Public visé | Conseils spécifiques | Risques potentiels |
|---|---|---|
| Adultes en bonne santé | Baisser chauffage à 18°C quelques heures/jour | Sensation d’inconfort initiale |
| Familles avec enfants | Ajuster pièce par pièce, éviter chambres trop froides | Refroidissements fréquents si mauvaise gestion |
| Seniors ou malades chroniques | Méthode non recommandée sans suivi médical | Dérèglement thermique dangereux |
| Télétravailleurs | Périodes fractionnées durant journée assise prolongée | Baisse concentration si inconfort trop marqué |
D’autres alternatives existent pour stimuler naturellement la thermogenèse : boire régulièrement des boissons chaudes non sucrées, pratiquer des activités physiques courtes mais intenses ou encore utiliser ponctuellement des vestes chauffantes adaptatives. Ces options peuvent compléter ou remplacer le “Polar burn” selon le profil du foyer.