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J’ai pris une amande de 135€ à cause de mon récupérateur d’eau de pluie, personne ne m’avais prévenue

Un simple récupérateur d’eau de pluie dans le jardin, installé pour faire un geste pour la planète, s’est transformé en source de stress et d’amende. Témoignage d’une situation aussi ubuesque que révélatrice d’un flou réglementaire.

Lorsque Camille, 41 ans, a découvert dans sa boîte aux lettres une contravention de 135€, elle a cru à une erreur. Son tort ? Posséder un récupérateur d’eau de pluie dans son jardin de la banlieue lyonnaise. « Je n’en revenais pas. Jamais je n’aurais imaginé qu’une telle installation pouvait être sanctionnée », raconte-t-elle encore abasourdie.

Un équipement pourtant encouragé

Depuis plusieurs années, les collectivités locales vantent les mérites de la récupération d’eau pluviale : réduction de la facture, préservation des nappes phréatiques et autonomie partielle face aux sécheresses. En France, de nombreux foyers s’y sont mis, souvent à l’aide de citernes de 200 à 1 000 litres installées à l’extérieur de leurs habitations.

Camille faisait partie de ces Français responsables. Sauf que, visiblement, tout n’était pas si simple. « L’amende précisait que l’eau captée n’était pas conforme à une règlementation sanitaire. Mais je n’ai jamais raccordé quoi que ce soit à l’eau potable ! Je m’en sers pour arroser mes plantes uniquement », précise-t-elle.

Une verbalisation controversée

Le procès-verbal reçu le 18 août dernier fait état d’un non-respect de l’article R1321-54 du code de la santé publique. Montant de la contravention : 135€. Sauf que ce texte n’interdit en rien la récupération d’eau de pluie pour un usage domestique classique.

« Je suis allée en mairie pour comprendre. On m’a dit que des contrôles avaient été menés cet été dans mon quartier suite à des travaux sur le réseau d’assainissement. Mon récupérateur a été considéré comme potentiellement dangereux. Personne ne m’a avertie de quoi que ce soit avant. »

Après vérification, la mairie confirme en effet avoir mandaté des agents de l’Agence régionale de santé (ARS) pour prévenir les intrusions accidentelles d’eau non contrôlée dans le réseau collectif. Une mesure de précaution, certes, mais qui s’est soldée par des interprétations abusives.

Ce que dit réellement la loi

Contrairement à certaines rumeurs, aucune loi nationale n’instaure d’amende automatique de 135€ pour un simple récupérateur d’eau. Ce type de sanction ne s’applique que dans des cas bien spécifiques, principalement liés à la sécurité sanitaire du réseau public. Voici les principales infractions passibles de sanctions réelles :

  • Connexion illégale de l’eau de pluie au réseau d’eau potable
  • Utilisation d’eau contaminée à des fins domestiques sans traitement
  • Usage non déclaré en lien avec un réseau d’assainissement collectif

Le code de la santé publique prévoit des sanctions allant jusqu’à 45 000 € d’amende et trois ans d’emprisonnement, mais uniquement pour altération du réseau d’eau potable ou contamination grave.

Le flou réglementaire au niveau local

En réalité, les réglementations locales peuvent introduire des contraintes supplémentaires, sans pour autant avoir force de loi nationale. Dans certains cas, les communes imposent une déclaration préalable si un récupérateur est installé sur une habitation reliée à l’assainissement collectif.

Les obligations réellement en vigueur

Obligation Application
Réseaux séparés (pas de connexion avec l’eau potable) Obligatoire
Signalisation « eau non potable » aux points de sortie Obligatoire
Déclaration en mairie si branchement au réseau collectif Obligatoire dans certaines communes
Contrôle de qualité et entretien annuel Fortement recommandé

Camille va-t-elle devoir payer ?

Face à l’ambiguïté, Camille a contesté la contravention. Et elle n’est pas seule. D’après une source au sein d’une association de défense des usagers, plusieurs dizaines de cas similaires auraient été signalés cet été, notamment dans des communes ayant initié des plans de modernisation de leur réseau sanitaire.

« Je ne veux pas paraître dans l’illégalité. Si on m’avait avertie, j’aurais simplement déplacé mon récupérateur. Mais là on m’a tenue pour responsable d’un risque que je ne connaissais même pas », déplore-t-elle.

Faut-il craindre pour son récupérateur d’eau ?

Pour l’instant, la majorité des installations domestiques échappent à toute contrainte. Il n’existe aucune interdiction nationale pour les usages classiques (arrosage, nettoyage des sols, etc.). Le récent emballement autour d’une « amende de 135€ » semble être le résultat de mésinterprétations locales et de communication défaillante.

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En attendant, Camille attend une réponse à son recours. Elle espère qu’il ouvrira la porte à une clarification nationale. Car si la transition écologique passe par des initiatives citoyennes… elle doit aussi passer par des consignes claires.

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