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Ne plantez plus d’hortensias dans votre jardin, les jardiniers ont découvert mieux et moins cher

Si vous pensiez que l’hortensia restait la valeur sûre des massifs fleuris, les jardiniers expérimentés revoient aujourd’hui leurs priorités. La plante fétiche des jardins français est-elle en train de perdre sa place au profit de nouvelles espèces plus résilientes ?

Chaque année, à la même période, je fais le tour des pépinières et potagers privés pour prendre le pouls des tendances vertes. Et cette saison, un constat émerge avec une clarté inattendue : l’hortensia a perdu la faveur des jardiniers. Pas par désamour, mais par nécessité.

Les hortensias, victimes consentantes du climat

Longtemps synonymes de fraîcheur estivale et de floraisons généreuses, les hortensias souffrent. Face aux étés de plus en plus secs et aux vagues de chaleur répétées, leur survie dépend d’un arrosage régulier et conséquent. Une pratique difficilement tenable dans un contexte de restrictions hydriques croissantes.

Dans plusieurs jardins communaux où je me suis rendu, les responsables m’ont montré des massifs entiers desséchés. Feuilles brûlées, fleurs ternes, branches cassantes : le tableau n’était pas flatteur.

« J’en ai planté des dizaines depuis dix ans. C’était magnifique. Mais là, chaque été, c’est la lutte. Elles crèvent, littéralement. Trop de chaleur, pas assez d’eau, et le vent qui les fracasse, » m’a confié Jean-Luc Martin, jardinier municipal dans le Tarn.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : dans le Sud-Ouest, 43% des hortensias plantés entre 2018 et 2022 présenteraient des signes de dépérissement au bout de trois ans. L’arrosage nécessaire atteint 15 à 20 litres d’eau par pied et par semaine en période de sécheresse. Cette exigence est difficilement soutenable au jardin comme en collectivité.

Ce que les jardiniers choisissent maintenant

Face à cette hémorragie végétale, une nouvelle vague de plantations émerge. Moins gourmandes en eau, mieux adaptées aux terrains pauvres, ultra-résistantes à la chaleur. Les professionnels comme les amateurs se tournent vers des solutions jusque-là réservées aux climats méditerranéens ou continentaux.

Les espèces les plus citées ? La lavande, le ceanothe (lilas de Californie), le perovskia (sauge de Russie), ou encore le gaura. Ces plantes couvrent une large palette de couleurs, supportent très bien les grosses chaleurs, et attirent de nombreux pollinisateurs.

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Voici un tableau comparatif des alternatives les plus courantes :

Plante Besoins en eau Floraison Entretien Prix moyen (en jardinerie)
Lavande Très faible Juin à août Faible (taille annuelle) 5 à 7 €
Ceanothe Faible Avril à mai Quasi nul 6 à 12 €
Perovskia Très faible Juillet à octobre Minimal 4 à 6 €
Gaura Moyen à faible Juin à octobre Éclaircissage annuel 5 à 9 €

« Depuis deux ans, j’ai remplacé tout un massif d’hortensias par du gaura et du perovskia. Zéro arrosage, c’est fou. Et ça fait le même effet vaporeux que les grands hydrangeas, » explique Anne-Valérie Mercier, jardinière installée près de Montpellier.

Le cas à part de l’hortensia paniculé

S’il est une nuance à apporter à ce changement de cap, c’est bien l’hortensia paniculé. Moins capricieux que son cousin macrophylla, il supporte mieux le soleil et requiert moins d’eau. On le retrouve de plus en plus dans les massifs de nord et d’est, moins exposés aux canicules extrêmes.

Hauteur moyenne : deux mètres. Floraison : de juillet jusqu’aux premières gelées. Aucun besoin de rééquilibrer le sol pour en modifier la couleur. Un atout non négligeable pour les jardiniers fatigués de manipuler l’alumine. Son prix reste abordable, entre 8 et 15 euros en jardinerie selon les variétés.

Des jardins moins exigeants, plus durables

Derrière le changement de flore s’esquisse une évolution des pratiques. Le paillage minéral gagne du terrain, tout comme les plantations en poches bénéficiant d’une irrigation ciblée. Moins de surface à arroser, plus de retour de biodiversité.

Cette transformation va de pair avec une idée de sobriété. Moins de taille, de traitements, de déchets. Et moins de frustration sur des plantes qui peinent à tenir. Les économies sont visibles sur l’année : jusqu’à -60% sur la facture d’eau pour les foyers ayant remplacé leurs hydrangeas.

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La conversion reste progressive. Certains conservent un ou deux pieds d’hortensias dans les zones les plus fraîches de leur jardin. D’autres testent plusieurs vivaces avant d’adopter les favorites locales.

« Je ne jette pas mes hortensias. Mais clairement, je n’en replanterai pas. Je diversifie, et je regarde ce qui tient. C’est ma façon de faire de l’écologie sans changer tout le jardin d’un coup, » m’a expliqué Élodie Puech, dans le Gers.

Vers une nouvelle esthétique du jardin

Ce changement n’est pas qu’écologique ou économique. Il touche aussi notre perception de la beauté au jardin. Moins de symétrie, plus de compositions naturelles. L’accord entre lavandes grises et sauges bleues crée autant d’impact visuel qu’un massif d’hortensias autrefois impeccables. Mais il évolue avec la saison, s’adapte, surprend.

La question n’est donc plus simplement de savoir si l’on doit « arrêter de planter des hortensias ». Elle devient : à quoi voulons-nous que nos jardins ressemblent demain ? Et surtout, peuvent-ils encore dépendre d’autant d’eau pour s’épanouir ?

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