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Selon la psychologie marcher en regardant ses pieds n’est ni une bonne chose ni un signe de timiditié

Dans les rues, dans les couloirs du métro ou sur les trottoirs pressés, certains abaissent le regard. On croirait à de la timidité. Mais que dit réellement la psychologie sur ce geste apparemment anodin mais souvent interprété ?

J’ai souvent entendu cette phrase : « Regarder ses pieds en marchant, c’est signe de timidité. » Pourtant, après avoir creusé le sujet auprès de psychologues et observateurs du comportement, une tout autre lecture m’est apparue. Ce geste, que l’on attribue hâtivement à une gêne sociale, ne s’explique pas si simplement. Pire, croire qu’il ne traduirait rien de plus profond occulte des signaux importants.

Un geste interprété à la hâte

Ce matin-là, à la sortie d’une station de RER, j’ai interpellé Julie, la trentaine, pressée mais lucide. À son habitude, elle traverse la place en fixant le trottoir. Quand je lui demande pourquoi, elle hésite, puis me répond :

« Les gens croient que je suis fermée ou que j’ai peur d’eux, mais non. J’ai remarqué que je réfléchis mieux comme ça, surtout quand j’anticipe ma journée. C’est mon moment de recentrage. »

Julie n’est pas un cas isolé. De nombreuses personnes associent cette posture à la concentration ou à une tentative d’organisation mentale. La psychologie reconnaît d’ailleurs que certaines postures corporelles peuvent servir de mécanismes temporaires de gestion cognitive. Marcher en regardant ses pieds peut donc agir comme une sorte de filtre sensoriel impromptu, non pas un aveu de retraite émotionnelle.

Le lien avec la timidité n’est pas systématique

Certes, marcher tête baissée est souvent perçu comme un indice de repli ou de malaise. Cette association n’est pas infondée. Dans plusieurs études de psychologie comportementale, ce geste est effectivement corrélé à certains états émotionnels, mais sans être exclusivement relié à la timidité.

Une posture aux multiples significations

Le comportement de baisser la tête en marchant peut refléter une variété de ressentis :

  • Une fatigue psychique momentanée
  • Un état passager de stress ou d’anxiété
  • Une intention de s’isoler d’un environnement bruyant ou envahissant
  • Une stratégie de concentration vers une tâche ou une pensée intérieure

Ces nuances, souvent négligées, ont été confirmées par plusieurs psychologues que j’ai sollicités. Ce geste ne renvoie pas toujours à un manque de confiance ou à une gêne sociale. Le contexte, la régularité et l’attitude générale de la personne doivent être pris en compte.

L’image projetée reste marquée

Malgré ces subtilités, l’impact social de ce comportement est réel. Dans l’imaginaire collectif, une tête penchée en avant, des épaules resserrées et un regard fuyant renvoient à l’image d’une personne peu sûre d’elle ou souhaitant éviter le contact.

Selon une étude japonaise, reprises dans des publications sur la dynamique corporelle, les individus adoptant une démarche prudente et un regard vers le sol étaient perçus comme plus vulnérables socialement. À l’inverse, ceux qui avancent avec une posture ouverte et le regard franc étaient jugés plus assertifs, voire dominants. Ce biais perceptionnel influe sur la façon dont les autres nous perçoivent, parfois d’une manière injuste.

Quand faut-il s’inquiéter ?

Si regarder ses pieds en marchant s’installe durablement et s’accompagne de symptômes connexes, le geste mérite attention. Ce n’est pas le fait de baisser le regard qui alerte, mais ce qu’il peut cacher lorsqu’il devient systématique et limitant.

Comportement observé Signaux associés
Marche lente et tête baissée Fatigue émotionnelle, isolement
Regard presque exclusivement au sol Réflexe d’évitement ou perception de danger social
Posture fermée régulière dans d’autres contextes Possibles troubles anxieux ou dépressifs

La psychologue Béatrice Salmon, spécialisée en communication non verbale, précise que « ce type de posture doit être lu dans un ensemble. Ce qui compte, c’est la cohérence entre ce que la personne vit, dit et montre. Baisser les yeux une fois n’est pas révélateur, mais le faire tous les jours en fuyant toute interaction peut l’être. »

Des différences selon les cultures et les milieux

Ce qui peut apparaître comme de la timidité ou une absence d’assurance en France peut avoir une toute autre signification ailleurs. Dans certaines sociétés asiatiques, ne pas croiser le regard d’un aîné ou garder les yeux au sol est perçu comme une marque de respect. Selon l’environnement professionnel ou éducatif également, certaines personnes adoptent une posture plus refermée pour éviter les frictions.

Enfin, dans les grandes villes où l’intensité des interactions est forte, il n’est pas rare de voir des individus regarder le sol pour éviter la saturation sensorielle ou émotionnelle. Ce n’est pas une régression sociale, c’est parfois une pause.

Un geste qui interroge plus qu’il ne désigne

Alors non, marcher en regardant ses pieds n’est pas un indicateur creux. Ce n’est pas une mauvaise habitude par principe, mais une manifestation corporelle qui mérite d’être mise en perspective. Elle peut refléter un besoin d’intériorité, une stratégie visuelle, ou un refuge émotionnel. Elle peut aussi être un simple moment d’égarement, sans enjeu psychologique particulier.

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Ce n’est pas tant le regard sur le sol qui compte, que la lecture que nous en faisons. Et peut-être, parfois, devrions-nous lever les yeux avant de juger ceux qui les baissent.

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